D’un vide central pour « 0 », à un centre éclaté pour «éclat gris et bordeaux», les plumes racontent le temps, le temps des cueillettes, le temps des préparations lentes.

D’un fil de nylon fin comme cheveu recevant les plumes emperlées de cire, à l’utilisation d’un fin fil de fer permettant une démarche plus rapide, l’œuvre garde toujours la même vibration. La géométrie aussi est toujours constante, mais « au lieu de fixer l'installation dans une stabilité inerte, le géométrique est subverti pour en induire le mouvement, quelque chose qui inaugure en même temps le processus de désagrégation des formes jusqu'à leur total effacement.

Livrée aux variations de nos déplacements autour d'elle, l'œuvre se libère de sa composition et impose seulement la force de sa présence éphémère, définie en fin de compte comme la coïncidence momentanée de sa forme avec sa seule exposition aux regards. »

Céline Aubertin