Virginie Delannoy

Le désir de travailler sur le thème du masque est le point de départ de cette série. Les masques cachent et dévoilent, ils procurent l’anonymat à leur propriétaire, remplacent l’expression du visage par une représentation figé mais par là même, intensifient le regard. Mes masques prennent toujours la forme de bâtiment, je vois dans la façade l’équivalent du visage humain, comme son double en architecture. La façade se donne à voir du dehors, elle renferme un intérieur, une intimité. Cette série questionne nos relations à l’architecture, à l’habitation. A quel point sommes-nous habités par nos lieux de vie ? Dans quelles mesures sont-ils aliénants, révèlent-ils des parties de nous même?

Portraits romains. Ne pas sensé être vu.

Ces dessins font partie d’une même série réalisée à partir des portraits romains du Fayoum datant du IIe siècle après JC. Ces oeuvres funéraires sont les portraits peints les plus anciens jamais découverts. Les fouilles ont eu lieu à partir de 1888 dans la région du Fayoum mais leur dénomination se rapporte à d’autres exemplaires provenant de tombes de toute l’Égypte. J’ai choisi ces peintures pour l’intensité de leur regard. Je souhaitais masquer les visages pour ne laisser apparent que les yeux. Après une année d’essais de toutes sortes, lorsque la technique au scotch fut mise au point, j’ai décidé que les visages seraient présentés dans leur intégrité.