Jean-François Luthy

(...) Un certain espoir habite les oeuvres de Jean-François Luthy, la vision de l’absence, de la perte, de la disparition, de l’effacement s’impose et approfondit l’inaccessible et l’incertain. La représentation de type «naturaliste» ou «photographique» adoptée par l’artiste accroît paradoxalement la présence du vide et la présence de l’«entre» qui se lit désormais comme l’antre de la nature, creux abyssal et habitation de fortune des nombreuses relations que nous, les individus de ce monde d’ici et de maintenant, entretenons avec notre environnement. Les oeuvres de Jean-François Luthy expriment alors le lieu comme un milieu indépassable, intervalle infini.

Véronique Mauron, Extrait du Catalogue « Jean François Luthy », 2011

(...) Dans la tradition de la peinture suisse, le travail de Luthy peut faire penser à Frank Bucher ou Robert Zünd. On y retrouve le traitement extrêment subtil de la lumière et des ombres, la virtuosité avec laquelle l’immatérialité de la lumière est captée - sans pourtant qu’elle ne se pétrifie. Cependant, à la différence de Zünd, Luthy ne met pas en lumière des paysages nostalgiques; avec lui, la beauté de la lumière bascule dans l’étrange pour éclairer des lieux que l’on préfèrera voir en images plutôt que de les visiter.

Konrad Tobler, Extrait du Catalogue « Jean François Luthy », 2011