Yves Dana

...Yves Dana est Vaudois, bien installé avec son monde de sculptures dans la vaste orangerie de la Ville de Lausanne qui lui sert d’atelier depuis quelques années, même s’il oeuvre aussi en Toscane. Mais il est né en Egypte en 1959, exilé au moment de ses premiers pas sur le sol d’Alexandrie. Ses sculptures sont marquées par ce pays premier, où il a pu, plus tard, résider à nouveau.
C’est après ce séjour, en 1996, qu’Yves Dana remplacera le fer par la pierre. Peu importe, avant ou après ce séjour, ses formes dialoguent avec l’antiquité égyptienne, avec les pyramides. Elles évoquent des architectures du secret, avec leurs escaliers et leurs portes qu’on imagine ouvrir sur un autre monde. Elles offrent aussi des silhouettes qui pourraient peupler cet ailleurs. Des plus modestes aux plus monumentales, les sculptures d’Yves Dana ne semblent pas vraiment faites pour nous, humains de ce début de millénaire....

Elisabeth Chardon

... Les oeuvres d’Yves Dana sont une méditation plastique sur le temps, mais ne sont pas esclaves de leur temps, de leur époque. Tout au contraire ses sculptures sont très dépaysantes, inscrites dans le temps long des grandes mythologies, dans la sérénité lumineuse des songes, dans cette mémoire de l’espèce que chacun porte enfouie au plus profond de soi. Ses pièces apparaissent comme jaillies d’une archéologie désertique, comme trouvées là dans le lit d’un fleuve ou le coeur d’un volcan. Elles sont pourtant une exaltation de la vie dans ses énergies, ses élans, ses affects...

Texte de Bernard Vasseur, tiré de “Yves Dana”, Edition Cercle d’Art, Paris, 2008

… Le travail de Yves Dana c’est d’abord les formes qu’elles prennent qui interpellent: celles-ci évoquent tantôt les monuments funéraires primitifs et tribaux, tantôt des structures osseuses, squelettiques. La densité des matériaux utilisés (la pierre, les métaux) font ensuite écho aux questions millénaires de la vie et de la mort. Elles nous rappellent l’imperméabilité de ces interrogations, nous ramenant à notre condition humaine et à l’inexorable finitude qui la caractérise...

... Qu’ils soient de fer, de plâtre ou de pierre, les volumes engendrés par Yves Dana sont des signes. Des signes de vie, des signes du temps. Ses recherches l’emmènent, le mènent vers cet essentiel qui heureusement pour nous garde sa part de mystère et d’attraction. D’allure hiératique ou baroque, mélanges de matières ou pures, ces oeuvres sont matrices et fruits. Les éléments naturels, le feu, l’eau, la terre, l’air sont les bases de son univers. Ses sculptures sont autant de notes qu’il place pour nous sensibiliser aux forces qui nous entourent. Tels des monolithes de pierre, ses oeuvres catalysent les énergies et apaisent les esprits. La pureté des lignes, la simplicité des courbes apprivoisent le regard et lui donne une occasion de se poser un instant...

Kunty Moureau