Vincent Barras

MEDECIN, HISTORIEN, ECRIVAIN & PERFORMEUR

Vincent Barras, personnage hors norme, a suivi un double cursus en études littéraires (histoire, philosophie) et de médecine complété par une formation en histoire et philosophie des sciences. Il a un intérêt soutenu pour l’art sonore, la littérature expérimentale, la poésie sonore qu’il pratique comme auteur, performeur et qu’il défend à travers une activité de programmation (La Bâtie-Festival de Genève, de 1985 à 2003; Association Roaratorio, dès 2003). Il a aussi une activité de rédacteur portant sur la poésie, la musique, l’art contemporain, l’histoire de la médecine, du corps, de la psychiatrie. Il est éditeur de la revue puis des éditions Contrechamps. En qualité de traducteur, Vincent Barras contribue à faire connaître et rayonner certains travaux majeurs de diverses tendances de la poésie et de la littérature contemporaine (Robert Lax, John Cage, Georges Séféris, Anton Webern, Theodor W. Adorno, Franz Mon, Simon Cutts, Edoardo Sanguineti, etc.). Vincent Barras est également professeur à l’Université de Lausanne (histoire de la médecine), et enseigne à la HEAD – Genève, Haute école d’art et de design (théorie du son, théorie du corps).

VINCENT BARRAS ET ALEXIA TURLIN, SUR LE LIT DES GLACIERS

Ce que le performeur, musicien, poète et historien de la médecine Vincent Barras sait de la plasticienne genvoise Alexia Turlin, il ‘a glané aU fil de «rencontres inopinées sur le lit des anciens glaciers ou sur les bancs des institutions d’art». Et lors de mille autres occasions de dialogue, souvent susscitées par Alexia Turlin elle-même, «idéalement intégrées à une démarche, à des marches», écrit-il dans Mondes magiques. Avec une attention de tous les instants aux sens des mot et à leur détournement poétique, évidemment.

Autre nouveau volume de la série «Collection portraits», l’ouvrage raconte une artiste singulière, qui immisce ses propositions multiples dans divers contextes, d’un simple «l’art c’est la vie bordel», sans les virgules, imprimé sur les miliers de sachets de sucre; ou par l’aquarelle et le dessin, comme ceux de ses splendides carnets photographiés par Olivier Christinat en seconde partie d’ouvrage. On y distingue des sommets dégoulinant parfois en stalactites, référence à ceux qu’Alexia Turlin aime arpenter comme accompagnatrice de montagne établie entre Genève et La Forclaz (VS). Un sens de l’»Ètre ensemble» qui a également guidé l’expérience de sa Milkshake Agency, quinze années d’expositions mensuelles au format carte blanche, dans un espace-atelier de Montbrillant.

Le texte bannit les majuscules, aussi pour les «a.» et «v.» qui sous-entendent les prises de parole. Il y est question de la représentation complexe de la neige, d’un voyage arctique ou de tentatives de définition de l’art d’»a.», au centre duquel s’impose l’esprit collaboratif. La connexion «n’est pas l’apanage exclusif des artistes, mais l’art est moyen de comprendre ce qui jaillit de cet ailleurs, là où commence le collectif», formule Vincent Barras, cet autre expert ès collaborations. Samuel Schellenberg, Le Courrier, 2023

MONDES MAGIQUES : PORTRAIT D'ALEXIA TURLIN. Par Vincent BARRAS
Ce que l'on voit vraiment, dans une image, on ne le sait pas. On croit qu'il suffit de la montrer, de l'infliger, pour la comprendre : c'est faux. Pour faire connaissance des pratiques d'Alexia Turlin, il faudra se reposer sur l'intuition plutôt que l'érudition. Cette chose, l'intuition, intimement liée à la physicalité de l'espace (la montagne), du corps et du mouvement (la randonnée), des sensations (le goût, le toucher), de la perception (la peau, la proprioception). Toutes ces choses (marcher, dessiner, respirer) qui nous irriguent. Là où on arrache la nature, Alexia Turlin arrache un retard, attache des regards.

Ed. Art et Fictions

PERFORMANCES ALEXIA TURLIN & VINCENT BARRAS / HERMANCE 2024

Samedi 31 août à 18h30

fêlures et jointures, 2024. Lecture acoustique (extraits de: Mondes magiques:
portrait d’Alexia Turlin de Vincent Barras, 2023, Ed. Art et Fictions) et performance (peinture-dessin-poésie sonore) face au Léman et au massif du Jura.

Ce que le performeur, musicien, poète et historien de la médecine Vincent Barras sait de la plasticienne genevoise Alexia Turlin, il l‘a glané au fil de «rencontres inopinées sur le lit des anciens glaciers ou sur les bancs des institutions d’art.» Et lors de mille autres occasions de dialogue, souvent suscitées par Alexia Turlin elle-même, «idéalement intégrées à une démarche, à des marches», écrit-il dans Mondes magiques. Avec une attention de tous les instants aux sens des mot et à leur détournement poétique, évidemment.

Samuel Schellenberg, Le Courrier, 10.11.2023